Les psychanalystes sont réputés pour ne pas parler et rester comme un mur devant le récit de leurs patients. En effet cela vient du concept de « neutralité bienveillante » expliqué par Freud, le père de la psychanalyse. À mon avis on peut être une bonne psychanalyste tout en parlant à son patient, en tout cas c’est ce que j’essaye de faire. Mais selon certaines règles bien sur.

Psychanalyste à Versailles, un psychanalyste qui parle
l’importance des mots échangés entre le psychanalyste et le patient

Pourquoi les psychanalystes ne parlent pas à leurs patients ?

Selon Freud le psychanalyste doit éviter de parler trop à son patient afin de faciliter ce qu’on appelle « le transfert ». Il s’agit que la personne du psychanalyste devienne pour le patient un support de projection. C’est-à-dire que lors de la cure le patient doit pouvoir imaginer inconsciemment que le psychanalyste prend la place par exemple de sa mère ou de son père. Ainsi en faisant jouer au psychanalyste le rôle de sa mère, le patient pourra résoudre certains conflits qui n’a pas pu résoudre avec elle.

Si le psychanalyste parle trop cela va nuire au transfert. Ainsi le psychanalyste ne devra pas trop montrer ses émotions au patient, ni trop lui parler.

Mon psychanalyste est un mur

Cette posture qui consiste à ne pas parler aux patients et à ne pas montrer ses émotions à un énorme inconvénient : le patient peut avoir l’impression que le ou la psychanalyste est totalement indifférent à ce qu’il vit, au récit de son histoire et de ses souffrances. C’est le manque d’empathie qui est souvent reprochée au psychanalyste qui ne parle pas.

Effectivement cette posture vient de la posture médicale qui consiste à se montrer inébranlable pour rassurer le patient mais aussi pour se protéger face à la souffrance d’autrui.

Le psychanalyste doit se montrer humain, parler et être à l’écoute

En ce qui me concerne j’essaie de pratiquer une psychanalyse où je parle à mes patients et ou je ne cache pas mes émotions. Je pense qu’une grande part de la réussite thérapeutique tient dans la qualité de la relation humaine qui s’établit entre le psychanalyste et son patient. Cette relation ne peut pas être bonne et confiante si le patient a l’impression que le psychanalyste reste froid et indifférent devant son récit.  C’est une question de bon sens humain : comment pouvez-vous apprécier un psychanalyste dont vous avez l’impression qu’il n’est pas capable de se mettre à votre place, qu’il ne vous comprend pas ? C’est tout simplement impossible.

La parole du psychanalyste n’empêche pas le transfert si cette parole laisse la place au patient

Même si le psychanalyste se montre lui-même, parle à son patient et échange ses émotions, le transfert se fait naturellement. À condition bien sûr que le ou la psychanalyste sache parler au bon moment et de la bonne manière. C’est-à-dire parler essentiellement en posant des questions ou en donnant des interprétations hypothétiques. Il ne s’agit pas non plus de faire un étalage de ses émotions. Et il ne faut surtout pas couper la parole du patient au moment important.

Tout est une question de moment opportun, de nuance et d’écoute.

Pourquoi faire une psychanalyse ?

Je suis aussi art-thérapeute

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