La notion de « faux self », introduit par le pédiatre et psychanalyste Donald Winnicott, joue un rôle crucial pour comprendre certaines difficultés psychiques et comportements chez l’adulte. Dans cet article, je vous propose d’explorer en détail la notion de faux self selon Winnicott, ses origines, ses implications, et son impact sur la santé mentale.

Le psychiatre et psychanalyste Donald W Winnicott

Qu’est-ce que le faux self selon Winnicott ?

Selon Donald Winnicott, le faux self est une organisation psychique qui se développe lorsque l’enfant ne parvient pas à exprimer ou à vivre pleinement son vrai self, c’est-à-dire sa véritable identité, ses désirs, et ses émotions authentiques. Le faux self apparaît comme une adaptation de l’enfant face à un environnement perçu comme insensible, hostile ou incapable de répondre à ses besoins émotionnels fondamentaux.

En d’autres termes, le faux self est une façade que l’enfant construit pour se conformer aux attentes extérieures, afin de maintenir l’approbation et la sécurité dans ses relations avec ses figures d’attachement, généralement ses parents ou ses proches. Ce masque permet à l’enfant d’éviter la confrontation avec ses propres besoins ou de faire face à un environnement non sécurisant.

Origine et développement du faux self

Le concept de faux self trouve ses racines dans la théorie de Winnicott sur la relation mère-enfant et l’importance du « holding » (le soutien) dans la première enfance. Si l’environnement familial est trop distant, imprévisible ou intrusif, l’enfant peut se sentir incapable d’exprimer ses véritables émotions. En réponse, il commence à adapter son comportement, à masquer ses véritables sentiments, et à développer une façade qui lui permet de fonctionner socialement.

Ce processus, s’il est prolongé, peut conduire à une dissociation entre le vrai self (l’identité authentique) et le faux self (la façade), avec pour conséquence une perte de connexion avec ses propres sentiments, une sensation d’aliénation, voire une vulnérabilité à des troubles psychiques comme la dépression ou l’anxiété.

Les caractéristiques du faux self

Voici quelques traits caractéristiques du faux self selon Winnicott :

• Conformisme : L’individu se conforme aux attentes sociales ou familiales, au détriment de ses propres désirs.
• Dissociation : Une séparation entre le vrai self et le comportement extérieur.
• Manque d’authenticité : Difficulté à exprimer ses émotions et ses besoins véritables.
• Sentiment d’aliénation : Une sensation d’être déconnecté de soi-même.
• Épuisement émotionnel : Un effort constant pour maintenir la façade.

Implications cliniques et thérapeutiques

La présence d’un faux self peut compliquer le processus de développement personnel et affecter la santé mentale à long terme. Les personnes avec un faux self dominant peuvent éprouver des difficultés à établir des relations authentiques ou à ressentir de la satisfaction dans leur vie.

En thérapie, il est essentiel de travailler sur la reconnexion avec le vrai self, en créant un espace sécurisant où le patient peut exprimer ses véritables émotions sans jugement. La thérapie Winnicottienne ou d’autres approches centrées sur l’écoute empathique facilitent cette reconnexion, permettant à l’individu de se libérer de la façade et de retrouver une identité authentique.

Grace à la psychanalyse il est possible d’entamer un processus de guérison. En identifiant et en travaillant sur cette dissociation entre le vrai self et le faux self, vous pourrez devenir vous même et avoir des relations plus sincères.

Donald Woods WINNICOTT, Distorsions du moi en fonction du vrai et du faux « self ».
, Dans Processus de maturation chez l’enfant : développement affectif et environnement. Paris, Payot, 1970, p. 125

Se retrouver soi même avec l’art-thérapie

La psychanalyse vous permet de remonter aux traumatisme de l’enfance qui agissent inconsciemment en vous. Souvent le burn-out est déjà une situation bien connue dans l’enfance. La question à vous poser si vous êtes dans cette situation est la suivante : « Quand vous étiez enfant qui vous a demandé d’apprendre à ne pas respecter vos limites ? »

Qu’est-ce que le burnout ?

Le burnout c’est lorsque vous vous sentez : « brûler à l’extérieur de vous-même ». Vous explosez et vous êtes hors de vous-même. Vous ne comprenez pas ce qui vous arrive et vous ne contrôlez plus aucune réaction. Après ce moment d’explosion vient une grande fatigue ;  un épuisement physique autant que psychique. Il n’est pas rare que le burn-out mène à l’hospitalisation. La psychanalyse peut vous aider à ne plus jamais en arriver là.

Le burnout est la conséquence d’une habitude à l’auto maltraitance.

Vous n’avez pas su respecter vos limites et vous avez préféré répondre au désir de l’autre. Par exemple au lieu de vous reposer vous avez préféré satisfaire un patron qui vous en demande toujours plus alors que vous étes déjà épuisé. Pourquoi avez-vous fait cela ? L’auto maltraitance et une habitude que vous avez acquise depuis très longtemps. Vous ne vous rendez même plus compte que vous vous maltraitez. En effet à l’origine l’auto maltraitance vient d’une maltraitance sans doute parentale. Par exemple pour obtenir l’amour et la reconnaissance d’une mère ou d’un père vous avait cherché à satisfaire les désirs de l’adulte en reniant les vôtres. Vous êtes obligés à faire ce que vous ne vouliez pas ou à être que vous n’étiez pas.

Le psychanalyste Winnicott a conceptualisé la notion de « faux self »

Se débarrasser d’un surmoi sadique

Vous avez dès lors intériorisé l’injonction à ne pas vous écouter pour obtenir la reconnaissance ou l’amour. En psychanalyse l’intériorisation des injonctions parentales se nomme : « le surmoi ». Un surmoi sadique est un surmoi qui vous pousse à vous faire du mal. Comment faire pour se débarrasser de ce surmoi qui ne vous dit que vous n’en faites jamais assez ? Il faudra déjà vous persuader que pour obtenir la reconnaissance vous n’êtes pas obligés de vous maltraiter et de vous faire maltraiter. Vous êtes digne d’être aimé et respecté. Petit à petit il faudra reprendre confiance en vous et apprendre à vous aimer tel que vous êtes.

Avec la psychanalyse vous pourrez  repérer les personnes maltraitantes et les fuir. Vous pourrez identifier chez vous les processus d’auto maltraitance pour ne pas les répéter. Les personnes qui vous demandent de vous maltraiter souvent sans le formuler, ne vous aiment pas. Ces personnes veulent juste vous dominer.

l’art-thérapie face au burn-out

Dans un monde où la santé mentale prend une place de plus en plus importante, la compréhension de soi apparaît comme une étape essentielle pour vivre pleinement. Parmi les outils proposés, la psychanalyse occupe une place centrale pour explorer l’inconscient, cette partie mystérieuse de notre esprit qui influence nos pensées, nos émotions et nos comportements. Mais quels sont réellement les bienfaits de connaître son inconscient grâce à la psychanalyse ? Découvrez dans cet article comment cette pratique peut transformer votre vie.

Qu’est-ce que la psychanalyse ?

La psychanalyse, fondée par Sigmund Freud, est une méthode thérapeutique visant à explorer l’inconscient pour comprendre les racines de nos troubles psychologiques. Elle repose sur l’idée que de nombreux conflits intérieurs, souvent refoulés, façonnent notre manière d’être. En mettant en lumière ces processus inconscients, la psychanalyse permet d’accéder à une meilleure connaissance de soi.

Les bienfaits de la psychanalyse: connaitre son inconscient

Mieux comprendre ses comportements et ses émotions

L’un des principaux avantages de la psychanalyse est la capacité à décrypter nos réactions et nos émotions. En découvrant les motivations inconscientes qui guident nos actions, nous pouvons adopter une attitude plus lucide et maîtrisée face à nos comportements quotidiens.

Résoudre des conflits internes

Les conflits internes non résolus peuvent provoquer stress, anxiété ou dépression. La psychanalyse aide à mettre en lumière ces tensions enfouies, permettant ainsi de les apaiser et de retrouver une harmonie intérieure.

Favoriser la croissance personnelle

En explorant l’inconscient, chacun peut accéder à des ressources insoupçonnées en lui. Cela favorise le développement personnel, la confiance en soi et la capacité à faire face aux défis de la vie.

Améliorer ses relations avec autrui

Comprendre ses mécanismes inconscients permet également d’améliorer ses relations aux autres. En identifiant ses schémas répétitifs ou ses peurs, on peut instaurer des relations plus authentiques et équilibrées.

Prévenir l’émergence de troubles psychologiques

Une connaissance approfondie de soi grâce à la psychanalyse peut aussi jouer un rôle préventif, en détectant précocement des signes de mal-être ou de pathologies, et en permettant d’intervenir avant que la situation ne s’aggrave.

Pourquoi choisir la psychanalyse pour explorer son inconscient ?

Contrairement à d’autres formes de thérapie, la psychanalyse offre un espace d’expression libre où le patient peut explorer en profondeur ses expériences passées, ses rêves, ses associations d’idées. Elle favorise une prise de conscience durable, essentielle pour un changement profond.

Conclusion : la clé d’un mieux-être durable

Connaître son inconscient grâce à la psychanalyse représente une démarche puissante pour mieux se comprendre, résoudre ses conflits internes et améliorer sa qualité de vie. Si vous souhaitez entamer cette exploration, n’hésitez pas à consulter un psychanalyste qualifié. Investir dans votre connaissance de vous-même est sans doute l’un des plus beaux cadeaux que vous puissiez vous faire pour une vie plus équilibrée et épanouissante.

Je suis aussi art-thérapeute

Pourquoi faire une psychanalyse ?

Les éditions l’Harmattan et moi-même sommes heureux de vous convier à une rencontre exceptionnelle pour la sortie de mon livre « La Belle au bois dormant ou le viol en héritage ». Cet événement se déroulera le jeudi 20 mars de 19h à 21h au 21 bis rue des Écoles, Paris 75005.

Une nouvelle interprétation psychanalytique du conte de La Belle au bois dormant

Dans cet essai, je propose une déconstruction radicale de l’interprétation traditionnelle du conte de la Belle au bois dormant. Comme le montre l’affaire Gisèle Pélicot, l’archétype du prédateur sexuel, revêtu du visage du prince charmant, continue de façonner nos comportements et nos idéaux. Car l’idée d’abuser d’une femme endormie est un fantasme qui traverse les âges. Ce modèle de la femme objet passive structure encore l’idéal féminin des jeunes filles. Il est hélas encore validé par la psychanalyse C’est aussi ce modèle du féminin et du masculin qui dans Psychanalyse des contes de fées, empèche Bruno Bettelheim de reconnaitre la violence du conte et le pousse à en donner une interprétation contradictoire pour rester fidèle à Freud.

La transmission du traumatisme de générations en générations de femmes. Lecture par Margaux Delafon

Lors de cette soirée, la talentueuse comédienne et autrice Margaux Delafon nous fera l’honneur de lire un extrait de mon essai. Engagée dans la cause des femmes et sensible aux contes de fées, Margaux Delafon prépare une pièce. « La nuit des fantômes » sera présentée en avril 2025 au théâtre de l’Opprimé. S’inspirant de l’histoire du Petit chaperon rouge, sa pièce aborde la transmission des traumatismes sexuels.

Venez échanger avec nous sur les impacts de la société patriarcale ! A travers l’analyse des images véhiculées par nos contes de fées , prenons conscience des archétypes néfastes qui façonnent encore nos comportements sexuels et amoureux.

Date : Jeudi 20 mars
Heure : 19h à 21h
Lieu : 21 bis rue des Écoles, Paris 75005

Commander La Belle au bois dormant ou le viol en héritage de Cécile Orsoni